Les agriculteurs et les européennes : enquête du CEVIPOF

« Mardi 28 mai, à l’issue du « grand oral agricole » organisé par le CEVIPOF, AgroToulouse et REUSSIR AGRA, à Sciences Po Paris, les chercheurs Pierre-Henri Bono et François Purseigle ont dévoilé les résultats de leur enquête exclusive auprès des agriculteurs et des agricultrices français dans la perspective des prochaines élections européennes. »

La synthèse est ici (clic).

Le rapport complet de l’enquête est ici (clic).

Un film-documentaire de Nathanaël Coste : La théorie du boxeur

Comment expliquer la résilience alimentaire des territoires au plus grand nombre ? Comment mettre en évidence la complexité du système agricole et alimentaire dans lequel nous évoluons ? Comment essaimer la transition de nos modèles vers des modèles plus équitables, plus soutenables et vertueux ?

Nathanaël Coste, géographe, producteur et réalisateur nous emmène au cœur de la Vallée de la Drôme avec La Théorie du Boxeur, un film documentaire qui illustre, très justement, l’adaptation des agriculteur.rice.s face au dérèglement climatique. C’est un véritable appel à agir pour la résilience alimentaire de nos territoires !

Marine Lebrec (M1 ADRET)

Trois informations sur la crise du secteur agricole : salaire, aides de la PAC, pauvreté monétaire

Les salaires. Comme le montre le graphique suivant, la disparité règne en ce qui concerne les salaires moyens des agriculteurs et agricultrices. Avec une forte implication spatiale : les régions d’élevage sont celles où les revenus sont les moins élevés et les situations actuelles les plus difficiles. On comprend pourquoi le Sud-Ouest de la France est en pointe dans l’actuelle crise agricole, surtout après avoir été touché par des épizooties récurrentes.

Source : Libération, 28 janvier 2024.

Aides de la PAC. On retrouve presque le schéma inverse. Les filières les plus soutenues sont justement les précédentes, avec pour l’élevage bovin par exemple des aides qui peuvent représenter 250 % des revenus des exploitant.e.s. Autrement dit, ces exploitations ne sont pas viables dans le contexte de concurrence économique qui est celui de l’Europe. D’aucuns évoquaient le fait que ces exploitant.e.s soient devenu.e.s autant de fonctionnaires de l’État. On est en tout cas loin des discours syndicaux dominants sur l’entreprenariat agricole…

Source : INRAE, « Comment la PAC soutient-elle le revenu des agriculteurs ?« , 8 mai 2021.

Pauvreté monétaire. Une partie non négligeable des exploitant.e.s agricoles est en situation de pauvreté monétaire. Une étude réalisée dans les Pays de la Loire est éclairante à ce sujet. 18,5 % des exploitant.e.s agricoles de la région le sont, contre 9,7 % pour la population.

Source : INSEE Flash Pays de la Loire, n° 120, 15 mars 2022.

Définition : pauvreté monétaire

Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre (au sens de la pauvreté monétaire) lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.

9,1 millions de personnes vivent au‑dessous du seuil de pauvreté monétaire en France

Une étude de l’INSEE vient de paraître : la sortie de la crise du Covid-19 s’est traduite par une hausse de la pauvreté et des inégalités. Plus de 9 millions de personnes vivent désormais au‑dessous du seuil de pauvreté monétaire en France. Soit 14,5 % de la population résidant en France métropolitaine.

« Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian« . Source : INSEE.

Une analyse un peu plus poussée de ce seuil ici.

Source : Valérie Albouy, Anne Jaubertie, Arnaud Rousset (Insee), 2023, « En 2021, les inégalités et la pauvreté augmentent », Insee Première, n° 1973, Paru le : 14/11/2023.

Rapport : Les Soutiens publics aux éleveurs bovins

La Cour des Comptes vient de faire paraître un rapport sur Les Soutiens publics au éleveurs bovins (mai 2023), dans lequel elle plaide pour une baisse des effectifs du troupeau pour se conformer aux engagements climatiques de la France. Le rapport pointe particulièrement la « fragilité du modèle économique » de l’élevage allaitant (p. 40). Si des recommandations sont bien apportées, elles concernent plutôt des aspects liés à la filière (aide à la conversion, p. 75 ; coopération inter-filières, p. 77) ou structurels (définir une stratégie de réduction du cheptel, p. 77).Il manque une dimension territoriale à ce rapport. Certes, les aménités paysagères, gastronomiques ou identitaires sont bien mentionnées, mais les liens entre les filières bovines et les territoires ruraux sont trop peu convoqués. Les retombées que pourrait occasionner le développement patrimonial et touristique devrait être mieux abordé, non seulement en termes quantitatifs, mais aussi qualitatif. Le bien-être des éleveurs et des éleveuses – dont on sait qu’il est dans une situation dramatique -, des habitant.e.s ou encore des touristes, devrait être analysé. Des indicateurs pourraient être proposés, afin de mieux mesurer les phénomènes de rétroaction sur un territoire. Et surtout, orienter les aides publiques sur d’autres critères que les seuls critères quantitatifs et mesurables par des tableaux Excel…

Un film à visionner sur la détresse des éleveurs :