Les étudiant.e.s du Master 1 ADRET ont le plaisir de vous convier à la présentation finale du projet tuteuré des étudiants en Master 1 Alimentation Durable et Résilience Territoriale. Depuis le mois de septembre 2023, 12 étudiants de la promotion se sont intéressés à la question de la mise en valeur du troupeau de brebis landaises en pâturage urbain dans le Parc des Coteaux, Rive Droite. Ils.elles vous présenteront à cette occasion leurs observations et leurs conclusions sur le sujet.
Les salaires. Comme le montre le graphique suivant, la disparité règne en ce qui concerne les salaires moyens des agriculteurs et agricultrices. Avec une forte implication spatiale : les régions d’élevage sont celles où les revenus sont les moins élevés et les situations actuelles les plus difficiles. On comprend pourquoi le Sud-Ouest de la France est en pointe dans l’actuelle crise agricole, surtout après avoir été touché par des épizooties récurrentes.
Aides de la PAC. On retrouve presque le schéma inverse. Les filières les plus soutenues sont justement les précédentes, avec pour l’élevage bovin par exemple des aides qui peuvent représenter 250 % des revenus des exploitant.e.s. Autrement dit, ces exploitations ne sont pas viables dans le contexte de concurrence économique qui est celui de l’Europe. D’aucuns évoquaient le fait que ces exploitant.e.s soient devenu.e.s autant de fonctionnaires de l’État. On est en tout cas loin des discours syndicaux dominants sur l’entreprenariat agricole…
Pauvreté monétaire. Une partie non négligeable des exploitant.e.s agricoles est en situation de pauvreté monétaire. Une étude réalisée dans les Pays de la Loire est éclairante à ce sujet. 18,5 % des exploitant.e.s agricoles de la région le sont, contre 9,7 % pour la population.
Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre (au sens de la pauvreté monétaire) lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.
La Cour des Comptes vient de faire paraître un rapport sur Les Soutiens publics au éleveurs bovins (mai 2023), dans lequel elle plaide pour une baisse des effectifs du troupeau pour se conformer aux engagements climatiques de la France. Le rapport pointe particulièrement la « fragilité du modèle économique » de l’élevage allaitant (p. 40). Si des recommandations sont bien apportées, elles concernent plutôt des aspects liés à la filière (aide à la conversion, p. 75 ; coopération inter-filières, p. 77) ou structurels (définir une stratégie de réduction du cheptel, p. 77).Il manque une dimension territoriale à ce rapport. Certes, les aménités paysagères, gastronomiques ou identitaires sont bien mentionnées, mais les liens entre les filières bovines et les territoires ruraux sont trop peu convoqués. Les retombées que pourrait occasionner le développement patrimonial et touristique devrait être mieux abordé, non seulement en termes quantitatifs, mais aussi qualitatif. Le bien-être des éleveurs et des éleveuses – dont on sait qu’il est dans une situation dramatique -, des habitant.e.s ou encore des touristes, devrait être analysé. Des indicateurs pourraient être proposés, afin de mieux mesurer les phénomènes de rétroaction sur un territoire. Et surtout, orienter les aides publiques sur d’autres critères que les seuls critères quantitatifs et mesurables par des tableaux Excel…
Un film à visionner sur la détresse des éleveurs :