Alimentation saine et durable : un rapport plaide pour des mesures fortes

Un rapport destiné à l’Union européenne vient de paraître qui préconise des mesures fortes pour faire évoluer notre lien à l’alimentation. Les politiques publiques européennes – et nationales, remarquons-le – sont surtout orientées vers le fait de fournir des informations aux consommateurs et consommatrices. Mais cela n’est guère suffisant.

Le choix des aliments n’est pas effectué de manière rationnelle, mais en fonction de tout un ensemble de paramètres :  disponibilité des aliments, habitudes et routines, réactions émotionnelles et impulsives, situation financière et sociale.

« Pour que l’Europe atteigne ses objectifs en matière de santé et de développement durable, la façon dont nous produisons et consommons les aliments doit changer. Notre système alimentaire actuel a un impact majeur sur l’environnement, et les régimes alimentaires de mauvaise qualité sont également liés au risque de maladie, à l’obésité et au surpoids, qui touchent environ 60 % des adultes et 30 % des enfants dans les pays européens » (source).

Il devient urgent de mener de véritables politiques publiques en matière d’alimentation. On le sait, « nos régimes alimentaires doivent s’orienter vers des ingrédients plus végétaux, riches en légumes, fruits, céréales complètes et légumineuses. Nous devons limiter la consommation de viande rouge, de viande transformée, de sel, de sucre ajouté et de produits d’origine animale riches en matières grasses, tandis que le poisson et les fruits de mer doivent provenir de stocks gérés de manière durable » (source).

Espérons que ce rapport puisse avoir un impact réel sur la politique européenne. On se doute qu’il va se heurter à de nombreux intérêts très puissants à Bruxelles, monde agricole, industries agro-alimentaires, industries chimiques.

L’ONU recense 110 millions de réfugié.e.s et de déplacé.e.s dans le monde

La publication du rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) est alarmante. Pour son responsable, M. Filippo Grandi, « c’est un réquisitoire sur l’état de notre monde » : « Nous avons 110 millions de personnes qui ont fui à cause des conflits, de la persécution, de la discrimination et de la violence, souvent mélangés à d’autres motifs – en particulier l’impact du changement climatique ». Une tendance à la hausse depuis une dizaine d’années.

On compte en 2022, 35,3 millions de personnes réfugiées et 62,5 millions déplacées.

Trois pays en guerre ou en crise sévère sont à l’origine de la moitié des réfugié.e.s, la Syrie, l’Ukraine et l’Afghanistan. Ce sont surtout des pays du Sud qui émettent des personnes, à destination d’autres pays du Sud. A part l’Allemagne qui fait exception, ce sont donc des pays globalement pauvres qui accueillent ces réfugié.e.s.

Et c’est l’Afrique subsaharienne, portion de continent marquée par des guerres, la pauvreté et la sous-alimentation, qui est la plus concernée. Les réfugié.e.s, un indicateur des inégalités Nord-Sud ?

Rapport : Les Soutiens publics aux éleveurs bovins

La Cour des Comptes vient de faire paraître un rapport sur Les Soutiens publics au éleveurs bovins (mai 2023), dans lequel elle plaide pour une baisse des effectifs du troupeau pour se conformer aux engagements climatiques de la France. Le rapport pointe particulièrement la « fragilité du modèle économique » de l’élevage allaitant (p. 40). Si des recommandations sont bien apportées, elles concernent plutôt des aspects liés à la filière (aide à la conversion, p. 75 ; coopération inter-filières, p. 77) ou structurels (définir une stratégie de réduction du cheptel, p. 77).Il manque une dimension territoriale à ce rapport. Certes, les aménités paysagères, gastronomiques ou identitaires sont bien mentionnées, mais les liens entre les filières bovines et les territoires ruraux sont trop peu convoqués. Les retombées que pourrait occasionner le développement patrimonial et touristique devrait être mieux abordé, non seulement en termes quantitatifs, mais aussi qualitatif. Le bien-être des éleveurs et des éleveuses – dont on sait qu’il est dans une situation dramatique -, des habitant.e.s ou encore des touristes, devrait être analysé. Des indicateurs pourraient être proposés, afin de mieux mesurer les phénomènes de rétroaction sur un territoire. Et surtout, orienter les aides publiques sur d’autres critères que les seuls critères quantitatifs et mesurables par des tableaux Excel…

Un film à visionner sur la détresse des éleveurs :